A Paris, jusqu’à la fin des années 90, les stores étaient entièrement recouverts de tags. En vrac et au pif : Degré, Jackson, Sero, Stone, Dystur, Utis, Gun, Seep, Mush, Reck, Facey, Sean, Mao, Kooce, Dom, Xoer, Olaf, Vans, Feaz, Sfaxe, Galer, Kern, Skezo, Sp.One, Chase, Eresy, West, Kysa, Colorz, O’Clock…

Ils sont des milliers, plusieurs générations de graffeurs qui se téléscopent et se disputent le moindre espace disponible aux quatre coins de la capitale. Peu de repassage, ce n’est pas encore trop la mode des flops remplis, et encore moins des pièces en couleurs. Un régal pour les amateurs de handstyles

Les stores parisiens étaient régulièrement immortalisés sur la quatrième de couverture du défunt magazine Graff It! – c’était à chaque fois un réel plaisir à décortiquer à la loupe, à la recherche de son nom ou celui de ses potes.

1999 : Opération Murs propres

Mais tout ça, c’était avant.  Avant le fameux grand nettoyage, orchestré par le maire de Paris de l’époque, Jean Tibéri. En 1999, la mairie de la capitale lance l’opération Murs propres et signe un juteux contrat avec Korrigan, une boîte privée spécialisée dans le nettoyage de graffiti, l’enlèvement d’affiches, la remise en peinture du mobilier urbain et le lavage des voies publiques : 80 millions de francs par an pour une durée de six ans, renouvelable.

Tolérance zéro, le moindre graffiti signalé doit être buffé dans les plus brefs délais. La fin d’une époque ! Les stores retrouvent peu à peu leurs couleurs d’origine… en attendant la déferlante suivante.

Séquence nostalgie avec une sélection de rideaux de fer éclatés de tags… un vrai feu d’artifice.