Ha, tu dois bien rire à nous coller une dernière deadline sur un site de graffiti ! Au fur et à mesure de la réception des témoignages de ses différents compagnons de route (il en manque, on s’excuse…), une chose est sûre : qu’il s’appelle Moshe, Musik, Yoplay, Short79, de ses débuts en Bretagne à ses murals à Grenoble, on a bien tous eu la chance de croiser le même homme. Un esthète de l’humilité. Son talent immense, ses valeurs, son sourire et sa bienveillance. Graffiti, graphisme, musique, il était un créatif hors pair, jamais dans la tendance mais toujours dans la bonne direction… Repose en paix mon ami, veille sur nous, on est ensemble.

#1 un, deux, trois Soleil

Jean-Philippe, c’est l’ami qui te pousse à toujours aller plus loin. Qui m’a fait peindre toujours plus haut et plus fort. Sur ce mur, on a ri, beaucoup, mais on faisait pas les malins non plus. 22 mètres, Tic & Tac ont le vertige et plus les jours passent, plus la nacelle s’enfonce façon Titanic. Il faut finir. JP envoie l’intro d’1/2/3 soleil dans notre vieille enceinte et zou on s’élèvera dans un fou rire. Un ami en or, force et dérision, graffiti et rigolade à vie… Un regard et on savait. On se comprenait, on s’épaulait, mais surtout on riait. Merci pour tout ce que tu m’as apporté, la bienveillance, l’humilité… La liste est longue mon poulet. Je t’aime.

Nesta / SM clan, Le Cercle Fermé

#2 Art Is Not A Crime

J’ai rencontré JP grâce au graffiti il y a plus de 20 ans à Rennes. En 1999 il est venu à Grenoble faire ses études, depuis nous ne nous sommes plus quittés. Graffiti, architecture, graphisme, direction artistique, DJing… Il était talentueux et perfectionniste dans tout ce qu’il entreprenait. J’ai eu l’opportunité de créer une paire de Nike Air Force 1 spéciale pour ma boutique, à l’époque. Tout naturellement je lui ai proposé de s’associer au projet et nous sommes allés le concevoir à Paris. La fête était belle ! Il aura traversé la moitié de ma vie. Aujourd’hui je pense à ses deux petits gars, que j’accompagnerai toute leur vie pour leur enseigner les valeurs qui lui étaient chères, amitié, humilité, culture – mais aussi à son filleul… mon fils.

Marc / Scare

#3 Barry White

Mes souvenirs de JP sont tous liés au rire, à l’intensité et à une étincelle dans son regard. Que le sujet soit l’architecture, le graffiti Old School parisien ou l’influence du vecteur sur le tag, je retrouvais toujours chez lui la même curiosité et la passion. Curieux de tout, amusé par tous les sujets, il faisait partie de ceux que tu ne croises que rarement mais que tu retrouves chaque fois avec le même plaisir, sans histoires ni soucis, juste avec des rires et de la complicité. On avait décidé il y a bien des années qu’on ferait un battle un jour, de qui ferait le meilleur portrait au spray, sur mur, de Barry White… Il aurait gagné sans doute, parce que polyvalent et talentueux, il était toujours prêt à mettre l’effort, même pour une blague entre amis.

Serval / 7$, ATT

#4 Chromé

JP… On s’est rencontré autour d’un verre, du graffiti et de la Bretagne… Et le graffiti était toujours le prétexte à de la franche rigolade. Je me rappelle très bien de ce genre de retrouvailles sur un coup de tel, et hop tiens on se retrouve à Lyon pour une peinture sur une place et des bouts de bois, tout ce que l’on adore (en vrai c’est la mort, les gens te regardent et toi tu peins … Aïe). Du coup ce que l’on retenait c’était de pouvoir partager une journée de palabres et de projets rap (Force Hékatombe, avec Didier la Cicatrice aux platines et le Vaudou au chant). Je me souviens cette journée là, on a plutôt voulu peindre un hommage aux architectes, j’ai peint un Dondi et lui un Seen. Les sympathiques organisateurs (merci Olivier !) avaient prévu que l’on reparte avec des bombes du coup j’ai prolongé mon weekend pour aller les vider à Grenoble, et comme il y avait pas mal de chromes, on avait simplement vidé dix chromes sur un grand mur du terrain de graff du coin, avec la baseline, que « le chrome en terrain c’est inutile, comme toi ». Ho ça va c’était pour rigoler ! En vrai il connaissait le graffiti sous toutes ses facettes (comme un graffeur quoi … Tu es obligé de toucher a tout) mais justement il avait du recul, ne faisait pas croire, juste il faisait, comme Herbert Léonard, juste pour le plaisir ! Et c’était un plaisir de le partager avec lui. Mais toujours avec du Style dans le Moshe. Ce gros chrome était super ! Surement la plus belle pièce que nous avions fait ensemble; le style, l’endroit, la lumière qui se reflétait sur ce mur chromé… après s’être débarbouillés de notre masque de Surfeur d’Argent (toi même tu sais de quoi je parle). Bref deux , trois jours plus tard rendez-vous au magasin de photos (toi même tu sais sûrement pas de quoi je parle)… hé bien voila la Superbe Photo ! Ce qu’il en reste, au final ce sont les souvenirs des superbes moments passés avec toi le Breton. Le reste on s’en fout…

Alëxone

#5 Le Concombre Masqué

Je dirais déjà qu’on reconnaît un bon gars au fait de ne pas se la raconter, d’être toujours de bonne humeur et plus largement de voir le beau plus que le reste. Pour moi Jean-Philippe c’est avant tout un esthète, toujours propre sur lui, avec le petit sourire en coin de celui qui n’en pense pas moins et qui touche ce qui lui réussissait… arrive le temps au passé.

Retour à Rennes en 96, où j’ai eu l’opportunité, et ce n’est pas un hasard, surtout quand on connaît mon caractère sauvage, de partager trois groupes avec lui notamment un que j’ai créé – les RTT avec Kensa et Master – et dans lequel on l’a fait rentrer sans hésiter parce qu’on s’est reconnus en lui et qu’il était surtout difficile de ne pas l’aimer… je porte leur voix ici.

Alors oui bien sûr on peut parler du talent – sa maîtrise du tag, son époque 3d ou ses dessins aux crayons – mais je m’attache plus à l’aura discrète qui l’accompagnait, raison de plus de lui confier mon book de train – autant dire le butin de guerre à l’époque argentique – caché dans la chambre de son petit frère avec sa complicité, première entrée.

Voilà, je crois que c’est ça le mot en fait… COMPLICE ! Justement parce que ça convoque les regards, autorise les silences et permet enfin, dix ans après une rupture brutale de se retrouver à l’identique et d’intégrer qu’on reste liés ; je pense que c’est ce qu’on appelle l’amitié si elle s’accompagne d’amour inconditionnel, de pardon et de respect… surtout si elle se ponctue de larmes sur mon clavier, là encore, plus de dix ans après notre dernière rencontre fortuite sur Paris.

D’autres personnes auraient pu en parler bien mieux que moi, certaines sont convoquées ici et d’autres préfèrent rester en retrait comme lui, je les remercie de lui avoir permis de rester ce qu’il était, d’être là aujourd’hui pour sa famille (Marc si tu m’entends) et j’observe juste qu’on se ressemble beaucoup dans les valeurs qu’on partage, c’est ça aussi le lien, son cadeau et notre héritage…

Tout ça bien sûr dépasse de loin le graffiti mais je ne voudrais pas oublier les traces : le parc du vieux St-Étienne annexé par les TRK et les débuts des SM que j’ai partagés avec Dios, Nemo et lui. Donc en vrac le parking du Lidl, les rouleaux à la Felton plaine de Baud, ses putains de lettrages route de Lorient, la venue à Brest accueilli par Rikar, le faux jam à Nantes où je l’avais entraîné, sa banderole géante pour moi qu’il portait à la gare de Grenoble tout sourire et aussi un dernier été joyeux passé (beaucoup) ensemble quand on s’est gentiment engrainés.

En fait là je voudrais juste revivre ces moments de partage et son sourire malicieux quand on allait punir de vieilles michelines en petit comité et pour finir illustrer notre amitié par cette doublette à Saint-Malo, symbolique à plusieurs titres parce qu’on était chez son daron, en tête à tête sur une mission train pour une fois et qu’il m’avait reçu en seigneur : van aménagé pour m’éviter de dormir dehors, apéro d’un litre et demi chargé avec amour et surtout, sa signature pour moi, des accessoires pour faire le con sur les photos… Voilà en fait, c’est ici qu’on touche l’essence du mec à savoir ne pas se prendre au sérieux même quand on est aussi talentueux et je crois que c’est ça le message principal au final … Parce qu’on n’est rien si on regarde bien du point de vue qui est désormais le sien.

Sache que je suis toujours avec toi mon poto, encore plus aujourd’hui qu’hier, veille bien sur tes enfants et ne te moque pas trop de nous s’il te plaît.

Donnie Nasko

#6 Le plus beau des cadeaux

Merci pour tout…
Moner, SM clan à vie.

#7 Musique

« Musik, un de ses multiples pseudos et une passion pour JP. Ce nom me fait penser à un jour, vers le milieu des années 2000, où j’étais descendu de Bretagne pour aller voir les copains sur Grenoble. Comme d’habitude on se marre, on raconte des conneries, on va peindre sur les quais… Bref on passe encore une fois une excellente journée tous ensemble. Seul hic, j’ai pas un rouble pour les suivre dans la boîte où ils vont mixer le soir même. Qu’à cela ne tienne ! JP prend 2 heures pour enregistrer un DJ set avec les enchainements qui vont bien, et m’ajoute à la liste des DJ. On arrive en boîte, je lance le set dont je n’ai aucune connaissance, je fais genre derrière les platines, le public kiff et ne percute rien, tous les copains ont des barres de rire et on continue la soirée de plus belle. JP c’était ça, toujours à se démener pour trouver des solutions aux problèmes des copains, qu’ils soient graves ou aussi futiles que celui-ci. Maintenant qu’il nous a quittés, il n’y a pas de solutions pour combler le vide. J’aurais pourtant aimé que JP en trouve une à nouveau… Repose en paix mon pote, on t’aime.

Moris

#8 Paye Ta Bande

2001, voie 90 à Grenoble, une de mes première peinture avec JP du temps ou il s’appelait Mosh et qu’il était fraichement débarqué de Bretagne… ça date. Mais ça me plait de repenser à ça, c’est une des images qui m’est revenue immédiatement quand j’ai appris cette nouvelle de merde… Les anecdotes se chevauchent… Je fais l’exercice d’en évoquer une avec cette image. Sur ce coup-là, on s’était mis la pression, Brusk le Lyonnais était rentré dans notre asso Force Urbaine et on avait réussit à le traîner jusqu’à notre terre-mère grenobloise, le gars envoyait, on s’est dit que nous aussi on allait faire ça bien.
Le Mosh nous avait tous mit la trique avec ses tags de haut vol dès son arrivée à Gre, le style était au RDV comme on l’aime… Skinny, fat ou cap d’origine, marqueur ou stylo bille, le flow et la lettre, il les avait… Pour notre plus grand plaisir. Mais là, c’était pas la même, faire des bandes avec couleurs imposées, c’était moins sa came, retailler les contours et devoir faire des planètes avec des cratères encore moins !
Au RDV de ce dimanche aprem, les IM, Hex et Hept, du flow du style, en deux heures c’est plié avec panache (même si en revoyant la photo, ils ont un peu abusé du rouge quand même). Le Nesta, machine de guerre, le gars a déjà sa pièce dans l’œil et la réalise au millimètre (en mettant un espèce de bleu qui n’a complètement rien à voir mais bon, une fois qu’il a décidé un truc, tu peux plus rien faire de toute façon). Brusk nous régale avec son touché de crayon-papier alors qu’il a une spray dans la main (du coup, il est préposé aux planètes à cratère, ça va plus vite). Mon gars Sens prend son temps en ambiançant l’équipe et en assurant les nuages de fumée pour accroitre la bonne humeur (du coup, tellement il jacasse, je crois qu’il est revenu finir le dimanche, à moins que je ne confonde avec une autre bande… bref). Moi je me lance dans une espèce de fausse 3D Wild sans contour, une purge mais je persiste… Et mon breton, le voila lui aussi lancé dans une pièce, une vraie bien propre où on se monte pressure dessus mais reste bien à ta place quand même, il fait même la transition en douceur entre le monde des trois premier plein de rouge et des trois de droite ou le rouge à disparu dans les contour, sympa le breton, une fois de plus, le gars il t’arrange, il fait le lien à lui tout seul pour que ça passe crème !!
Il en fallait beaucoup pour qu’il râle mais là, il en était pas loin (rien à voir avec les râleries légendaires de Nesta hein, qu’on soit bien d’accord). Heureusement, canettes en mains (pas uniquement en aérosols, que les choses soient claires) on s’en sortait, on ricanait et s’encourageait mutuellement à aller au bout de cette purge, pas mécontents du résultat mais la suite, c’est qu’on en a pas refait ! Comme quoi, une fois ça va hein, mais faire des pièces vite fait avec du bon lettrage efficace, et des bonnes séries de gueta, c’est quand même plus funky (toujours avec des canettes en main hein, il faut rester constant dans ses engagements tout de même).
JP, c’est du sourire, du talent, de l’intelligence (la vraie, pas celle qui s’étale mais celle qui donne du liant, du naturel dans les relations, du savoir-être comme on dit aux étudiants qui cherchent un job), de la fête. J’en place une pour les SM, la même lignée dans laquelle je suis rentré parce que la famille, la simplicité, un passage à Rennes chez le Nemo, un Scare en parrain de la troupe, du chouchen au comptoir de nos soirées HH, des barres de rires et des balades bras dessus bras dessous en sortant des péniches lyonnaise avec sa clique « Je déteste la musique »… Je pars de cette photo et remonte dans le temps, t’as toujours aussi peu de cheveux sur la tête mais t’es toujours là frérot, et encore pour longtemps.
J’aurais pas gouté ton porc au caramel enfoiré… Ton fils a dit à tous ceux qui étaient réunis pour toi mercredi, et on était la terre entière, qu’il était bon, il s’en souviendra et nous aussi… On te garde. One Love.

Korem / KMF, CSA, SM, BothSide

#9 Rien n’est vrai, tout est Permis

Nous avons rencontré JP en 2000 à Grenoble dans un souterrain. Il arrivait tout juste de Rennes, sa ville natale, pour étudier l’architecture. Étant de la même génération, nous avions beaucoup en commun et nous nous sommes construits ensemble autour de la musique, de l’art et surtout du graffiti. Celui-ci nous a permis de rencontrer beaucoup de monde, certains sont devenus des amis, des frères. JP en faisait partie. Nous passions nos journées, nos nuits ensemble. À dessiner, écouter du son, faire la fête, peindre et refaire le monde. JP savait prendre la vie avec dérision, et nous appliquions cette même attitude dans le graffiti. Avec second degré et créativité, nos graffitis étaient bruts et spontanés, au plus proche des origines du mouvement. Ensemble, nous avons créé le crew RP’S « Rien n’est vrai tout est Permis ». Nous ne t’oublierons pas.

Aurélien & Jérémie

#10 Sourire Éternel

Touche-à-tout talentueux, être humain chaleureux… Quand je pense à toi je vois un sourire – et ton crâne reluire, on avait ça en commun. Des soirées, des peintures on en a pas fait tant que ça mais à chaque fois on s’est bien marrés. Entre deux vieilles refs de quarantenaires, encore ton sourire qui me revient. Toujours investi à 200% dans tout ce que tu entreprenais, toujours souriant… On avait fait cette bande un dimanche ensoleillé avec Thibault. A la bourre comme d’hab tu avais rouleauté ma partie du mur et tracé l’esquisse de mon blaze en filigrane… La vie est terriblement injuste. Ambiance les là-haut, on arrive. Victor Hugo aurait dit cette phrase, et je la trouve appropriée pour nous, gueurtas : Tu n’es plus là où tu étais mais tu es partout là où je suis. Les cassded’ ne cesseront pas …. SHORT79. A ta famille, à tes proches.

Bezo / MP7, VMK, NAV

#11 Jour de Grâce

Barcelone, Février 2009. Après avoir taffé une semaine comme des oufs pour l’organisation du séminaire d’une grande marque de jeaner italien, on a fêté dignement la fin ! On se lève tard avec une belle Resaca des familles…Hept, Short et oim choppons vite fait un pot de peinture marron, deux rouleaux, deux noirs, deux blancs et trois  bicyclettes – on trace dans la ville pour trouver un spot. C’était déjà quasi la fin de l’époque bénite de la grande Barcelone où tu pouvais peindre de toutpar sans problème.
On traverse le si connu et de mala fama quartier de la Mina et ses environs, un quartier gitan fait de petits baraquements de bric et de broc qui évidement a été détruit aujourd’hui et ne vit que dans nos mémoires. Bref un beau bordel comme on les aime. On fini par se diriger vers las tres chimeneas de Sant Andreu de Besos, la playa Tchernobyl comme certains aiment à l’appeler. On s’arrête sur un beau mur bien vierge sur les rives du fleuve Besos. Là je sors mon enceinte et j’y connecte mon IShuffle pour ceux qui connaissent… ce dernier plein de Camaron de la Isla, artiste majeur du flamenco. On fait cette peinture plein soleil au bord de l’eau, avec des Xibecas à la main.
Tous les passants voyant trois français rigolant en train de peindre en écoutant du flamenco se sont arrêtés pour discuter et rire avec nous. On s’était fait un délire Old School avec un parchemin pour les dédicaces. On a vécu ce jour la un instant de grâce, un moment inoubliable de grosse rigolade et de bonne peinture entre frères. Si je raconte cette histoire qui n’est pas la plus déconne, c’est tout simplement par ce qu’il aimait à me la rappeler à chaque fois que je passais un morceau de Camaron lors de nos peintures Domingueros ! Je n’ai malheureusement plus les tofs de cette journée qui se sont perdues dans un vieux disque dur cramé, mais elles sont à jamais dans ma tête. Quant à cette photo, c’est la dernière fois qu’on a peint ensemble dans un spot désaffecté dans le Vercors… RIP mon Djip repose en punk mon ami, mon frère.

Cure / RP’S

#12 La simplicité

Quand on s’est rencontrés à Rennes à la fin des années 90, on s’est de suite liés d’amitié. En même temps c’était tellement évident avec la bienveillance, l’autodérision et ta gentillesse qui te caractérisaient tant. Quelle époque pleine d’insouciance et de déconnade, et cette clique qu’on formait avec Dios, Moner, Moris, Tony… Fallait pas nous inviter ! J’ai pas eu le temps de te le dire de ton vivant, mais tu m’as appris l’essentiel des lettres : la simplicité. J’ai tellement de chouettes souvenirs avec toi, si bien qu’il n’est pas facile de ne garder qu’une seule anecdote d’une si longue amitié. Mon pote, on en a passé du temps à dessiner dans ma chambre pourrie de cité U. J’admirais ta facilité déconcertante à faire de belles lettres : t’as toujours eu un putain de style. Tes encouragements étaient si précieux, bien que j’étais désespérément nulle. Et même ces dernières années, t’as toujours été là à me soutenir. Je me souviens comme si c’était hier de cette soirée là où l’on refaisait le monde du graffiti sur fond de Martini Orangina (ça c’était bien une idée à toi, ce coté improbable !) et tu m’as dit : arrêtes de faire compliqué, fais des lettres simples, tu verras. On en a usé du papier, flingué des Rotrings, tout l’alphabet y est passé. Et tu avais tellement raison, j’ai tout construit là dessus et tu le sais. J’ai pas eu le temps de te dire à quel point je te suis reconnaissante de ce que tu m’as appris, de la patience dont tu as fait preuve.  Tu faisais partie des personnes au talent inné, mais avec cette humilité rare et ce grand sens du partage.  Évidemment pour Disket et Métro c’est dur aussi de te dire au revoir… Évidemment je pense fort à ta famille. Évidemment c’est injuste… Et j’ai pas les mots justes…Et évidemment, je continuerai à perpétuer ta mémoire sur les murs. SM clan pour toujours.

Dyva

En photos…