Les vidéos de graffiti sont plus nombreuses que jamais mais les vrais docus se font rares. Dans cette marée d’actions train sous amphés et de sessions bombing ultra-condensées, il fût fort agréable de se poser pendant une heure entière, et de suivre l’histoire du « mouvement » à Nîmes tel qu’elle nous est contée dans Michel, Brandade & Graffiti.

Les péripéties urbaines de Michel, sexagénaire gardois haut en couleurs, servent de fil rouge au réalisateur, Gecko Ciocca pour poser son récit. Intrigué par une récente façade peinte dans son quartier, Michel va essayer d’en savoir plus en allant à la rencontre des principaux acteurs de la scène nîmoise. S’en suit une série d’interviews et de rencontres des graffeurs et des crews locaux, qui ont mis Nîmes sur la carte nationale du Graffiti dès le début des années 90.

Le spectre des intervenants est large, histoire de couvrir toutes les facettes de la discipline : la rue et le roulant, les terrains et les façades mais aussi le milieu associatif, la photographie, les shops. On y retrouve, par ordre d’apparition, Caos, Grumo, les ISK, Okus, les TPA, Swik, Pyrate, Zeklo, Polzo, l’Insecte, Krevet, les ELT, Erso, le Refs, Souredj, Whole Street Shop, Da Storm, La Ruche et le Spot.

Une histoire orale de l’aventure graff gardoise par ceux qui l’ont faite et ceux qui continuent à la faire.

Pour autant le doc n’échappe pas aux fameuses sessions train et bombing, bien présentes en renfort de la trame narrative, un complément indispensable aux paroles. Date de production du doc : 2016; la bonne nouvelle, c’est que le film n’a pas pris une ride.