Peindre des trains jour et nuit, c’est possible en Belgique. La preuve en vidéo avec les TC, un jeune crew français qui a bien pris goût aux spécialités locales, à commencer par tous les dépôts du pays.

Rencontre avec l’équipe, sur-motivée.

Qui êtes-vous ?

On est tous originaires de la région Rhône-Alpes. On a vraiment commencé à peindre fin 2016. C’est vite devenu notre activité principale, depuis on enchaîne weekends sur weekends, presque sans exception.

Pourquoi peindre des trains en Belgique ?

C’est connu pour être assez facile, les modèles sont beaux. Il n’y a pas de mauvaise raison de s’y rendre. Dès qu’on a eu un contact avec des belges pour y aller, on a pas hésité une seconde. Les locaux sont tous super sympas, que des bonnes rencontres. C’est un peu comme partout, si on est organisé et qu’on a les bons horaires, c’est la fête. La différence avec les plans en France, c’est qu’on peut y rester bien plus longtemps.

Une anecdote ?

Un pote de là-bas nous chauffe pour aller à un dépôt réputé sans prise de tête. On y va le soir même. Ça bouge pas mal dans le dépôt, grosse nuit de travail pour les cheminots. On attend une petite heure, il commence à pleuvoir et on se barre sans avoir mis un pied dans le dépôt. Le lendemain notre pote appelle un mec qui a prévu d’y aller en même temps que nous. La liste est complète, ils sont déjà une dizaine. On décale la mission d’un jour. On apprend plus tard qu’ils se sont fait cramer ce soir-là.

Le lendemain, on va sur le plan avec un des mecs qui y était la veille. Presque une heure de trajet à six dans une voiture quatre places. Instant contorsionniste. On arrive sur le spot, ça a l’air faisable. Deux d’entre nous vont checker pendant que les autres attendent avec les sacs de sprays. Une fourgonnette Infrabel arrive au loin. Un mec sort avec des jumelles et une grosse lampe torche.

Le mec crie : « Sors de là, tu es grillé ! »

Top départ. Dans la panique, on se sépare en deux groupes de trois. Je pars avec deux belges, pendant que mes potes se barrent sans le savoir dans un cul-de-sac. On traverse la ville, on se pose et on appelle les autres, personne ne répond, Trois heures sans nouvelle.

On décide de prendre le premier train pour rentrer, certain que les autres se sont fait serrer. En montant dans le train, mon téléphone sonne, c’est eux !

Deux d’entre eux se sont cachés dans un trou rempli de ronces à la bordure du dépôt, faute d’avoir pu trouver une sortie et n’ont pas bougé pendant plus de deux heures. Le troisième s’est caché dans une casse non loin du dépôt.

Les cheminots tournaient autour d’eux avec des torches en criant : « On ne va pas vous lâcher !  »

Ils étaient ultra motivés. On devait être les graffeurs de trop cette semaine. Les cheminots ont finalement lâché l’affaire. Mes potes sont retournés à la voiture pour récupérer nos sacs de bombes cachés dans des buissons. Ils trouvent un autre sac rempli de bombes rouillées, certainement abandonné par d’autres mecs qui ont dû vivre exactement la même scène que nous quelques semaines auparavant. On est reparti sans avoir fait de graffs… mais avec quarante euros de peinture en cadeau.