Humoristique, politique, parfois insultante, la punchline fait partie intégrante du graffiti. Depuis l’explosion du mouvement sur le métro de New York, les graffeurs ont pris l’habitude d’insérer des phrases chocs à côté de leurs pièces.

Immortalisées dans Subway Art, certaines de ces répliques, aussi frappantes que des couplets de rap, sont devenues légendaires. Un héritage d’ailleurs remis récemment au goût du jour par Tripl sur les trains hollandais.

Skeme, 1982

Arrête-toi, regarde et écoute, nous sommes les fils du ghetto et nous survivrons

Deli, 1981

Ma mère m’a dit de rester à la maison mais… est-ce que je l’ai écoutée… sûrement pas…

Nous sommes imparables, nous sommes insaisissables, nous sommes méchants !

A la recherche de l’impact maximal, comme un coup de poing dans la gueule, chaque graffeur y va donc de sa petite réplique : que ce soit sur mur, sur train ou sur métro, c’est un bon moyen de sortir du lot.

Débarrasse-toi de ta brillante carrière et commence à vivre !

Des ghettos pourris de Paris aux champs verdoyants d’Allemagne

Ce truc tue. Le crack, c’est de la merde !

En France, nombreux sont ceux qui s’inspirent directement des morceaux des rappeurs hexagonaux, habitués des clashs incisifs.

L’œil au beurre noir, mieux vaut le faire que l’avoir !!

– Shurik’n

J’m’endors avec ces putains d’oiseaux

– Booba

Casser la démarche comme Marine

– Milano Stryker

Le monde crève… et t’as encore des rêves !?

– Grems

Moi aussi j’ai des cadeaux pour les enfants

– Alkpote

D’autres rendent hommage à la chanson française,

Refuse ce monde égoïste

– France Gall

ou reprennent des répliques de films culte.

Ferme ta gueule t’auras chaud aux dents

– La Classe américaine : Le Grand Détournement

Mêlant humour, rimes, insultes et diverses références, les plus inventifs inscrivent leurs compos originales.

Initialement destinée à agrémenter le graff d’un petit plus, la punchline peut même devenir une marque de fabrique et se substituer à la pièce classique.

Good Guy Boris ne fait désormais plus que ça, sous forme de slogan.

Depuis plusieurs années, Skki inscrit des aphorismes, courtes phrases en anglais ou en français, tracées à la bombe ou à la craie.

A Copenhague, Spyo a choisi la version politique. Laissant souvent de côté son alias, le graffeur danois badigeonne le centre-ville de slogans ironiques ou anti-système, généralement peints au rouleau et à la perche.

Les poubelles d’un homme sont le trésor d’un autre

Si vous ne défendez pas quelque chose, vous tomberez pour n’importe quoi

Mode d’emploi pour hipsters