A l’ère d’Instagram, les fanzines de graffiti consacrés aux trains et métros sont une espèce en voie de disparition : le web a eu leur peau. Pourtant, French Kiss résiste et n’en démord pas : le sixième volet du magazine sort aujourd’hui contre vents et marées, et poursuit son travail de documentation exclusive de la scène vandale sur papier glacé. C’était l’occasion de les rencontrer.

French Kiss Magazine, qu’est-ce que c’est ?

L’idée du magazine est née après l’arrêt d’Xplicit Grafx. A la base nous voulions faire un Voici du Graffiti avec ses ragots, ses légendes… Puis nous avons changé d’avis et pris la direction d’un mag consacré au graffiti sur train. Le premier numéro est constitué de nos photos de trainspotting, et celles de nos potes.

Malgré quelques bâtons dans les roues et autres critiques, alors que le magazine n’était même pas encore sorti, nous avons commencé à recevoir pas mal de photos. Les remarques ont été prises en compte pour améliorer la mise en page… Eh oui, nous avons appris sur le tas. On a également décidé de suivre une ligne de conduite rigoureuse, à savoir : publier uniquement du récent, de l’inédit, pas de trash, pas de marchandise, un maximum de personnes même celles que nous apprécions moins mais qui font le taff. On veut également mettre en valeur le travail des photographes qui suivent le mouvement, en leur consacrant une rubrique spéciale, car pour nous la photo est aussi importante que la pièce.
Aujourd’hui, 8 ans après les « y’a pas d’argent à se faire », nous sortons le numéro 6 pour la gloire du Hip Hop.

Nous avons décidé de suivre une ligne de conduite rigoureuse, à savoir : publier uniquement du récent, de l’inédit, pas de « trash », pas de marchandise, un maximum de personnes qui font le taff.

Qui êtes-vous ?

Simplement des maniaques passionnés de photo, trains, voyages, systèmes …

En 2017, pourquoi un magazine imprimé ?

Le support papier est réel, on peut le toucher, prendre le temps d’apprécier la qualité du papier, de la photo, le mettre dans sa bibliothèque et compléter sa collection. Pourquoi continuer en 2017 ? Car beaucoup de personnes nous ont motivé à le faire. C’est vrai qu’avec Insta et compagnie c’est compliqué d’avoir des exclus, avec tous les trainspotters en mode smartphone et ceux qui courent après la fame et les likes. Ils t’envoient cinquante photos avec en copie tous les magazines ou tous les Insta, sans comprendre le mot exclusivité.

On préfère recevoir une seule belle photo exclusive que cinquante déjà vues. Lorsque tu regardes internet, tu vois un maximum d’infos, tellement d’infos que tu ne fais plus attention à la qualité du travail et oublies aussi vite la photo. Aujourd’hui tout est dans l’instantané, avec le magazine papier tu peux prendre le temps d’apprécier.

On préfère recevoir une seule belle photo exclusive que cinquante déjà vues.

C’est pour cela que les sorties du magazine ne sont pas régulières. On fait un vrai travail sur la qualité : dénicher des pépites, faire la chasse sur le net et dans les autres magazines, pour que quand tu regardes le magazine tu te dises « ah ouais, lourd ». On fait le maximum pour, en tout cas.

Qu’y a t-il dans ce numéro six ?

Dans ce nouveau numéro de 120 pages nous avons fait appel à la Maison Anatole, un ami de longue date : le premier à nous avoir soutenu, et un gros collectionneur de mags. Ces dernières années il s’est spécialisé dans la lithographie, la sérigraphie sur le thème une ville / un modèle de train ou de métro. Après son expo à Paris nous avons décidé de collaborer pour la couverture en lui laissant carte blanche.

Erso et Bogota sont deux writers français que nous avons plusieurs fois croisés et dont le travail nous plaît. Ce sont deux générations différentes mais ultra motivées.

Sur Insta nous suivons Black Cats et on avait envie faire partager son univers photographique.

Le reste du magazine demeure consacré au support ferroviaire, le tout classé par régions, modèles, pays…

La photo est aussi importante que la pièce.

Des projets ?

Essayer de faire un septième numéro, peut-être des t-shirts… On verra ce que l’avenir nous réserve.

French Kiss Magazine n°6 est en pré-vente ici.