Image incarnée des valeurs de l’Amérique, Mickey Mouse est le perso le plus populaire de tous les temps. La plus célèbre des souris se décline à toutes les sauces, y compris dans le Graffiti.

Après plus de quatre-vingt-dix années d’existence, la star de l’empire Disney est devenue un logo identifiable au premier coup d’œil. Ale est le premier à reproduire le perso sur le métro de New York… en 1974. Le début d’une longue série, retour sur la création d’une icône mythique.

L’histoire débute en 1928. Walt Disney doit trouver un remplaçant à Oswald le lapin chanceux, un personnage déjà très populaire créé par Ub Iwerks en 1927, dont il perd les droits. La petite souris, qui devait initialement s’appeler Mortimer, est rebaptisée Mickey sur les conseils de l’épouse de Walt Disney.

Fabulous Five, Lee, 1977

En 1928, Mickey fait une apparition remarquée au cinéma dans Steamboat Willie, un dessin animé parodiant un film de Buster Keaton, le rival de Charlie Chaplin. Deux larges cercles pour la tête et le corps, deux plus petits pour les oreilles, des tubes pour les bras et les jambes, des grands pieds dans des chaussures, une silhouette simple, reconnaissable au premier coup d’œil… mais conçue initialement par Ub Iwerks, l’associé de Walt Disney, qui quitte les studios Disney en 1930 pour lancer les aventures de Flip The Frog.

Mad Seen, 1980

Ce court-métrage marque officiellement la naissance du personnage en raison de sa diffusion auprès d’un large public et de l’utilisation, pour la première fois, d’une bande sonore synchronisée avec l’image, composée de bruitages réalisés avec les moyens du bord, dans un garage.

Json & Seen, 1982

Steamboat Willie est un véritable triomphe et inaugure la série des Mickey Mouse Cartoons. Peu à peu, Mickey se transforme physiquement et spirituellement. Son visage s’arrondit et ses yeux, des ovales noirs dans les premiers temps, deviennent blancs assortis d’une pupille. La petite souris ressemble de moins en moins à un rat, son allure se fait plus amicale.

Seen, 1982

Un signe distinctif, essentiel de la tenue de Mickey, réside dans ses gants blancs. Mickey ne commence à les porter qu’à partir du film The Opry House, sorti en 1929. Dans les films en noir et blanc, il faut pouvoir distinguer les mains du personnage lorsqu’elles passent devant son corps de couleur noire. Les trois lignes noires sur le dessus du gant représentent les plis piqués dans le prolongement des doigts, typiques des gants d’enfants de l’époque.

A partir de 1929, Mickey enchaine les rôles aussi divers que variés dans de nombreux dessins animés. Walt Disney considère la souris anthropomorphique comme un véritable acteur engagé par les studios Disney.

Dès le début des années 30, Mickey change de support et apparait dans un journal sous la forme d’un strip de quatre cases en compagnie de Minnie. Le départ d’Iwerks en 1930 oblige les studios à trouver un remplaçant. David Hand se charge des dessins animés et Floyd Gottfredson des bandes dessinées. Ce dernier donne un nouveau style graphique à Mickey, qui reste le même jusqu’en 1975.

En 1930, une couturière réalise une poupée de Mickey Mouse. Walt Disney l’engage pour la produire en série, c’est le premier produit dérivé de Disney…

Dans le court-métrage intitulé The Chain Gang, Mickey se prend d’amitié pour un chien anonyme. De retour en 1931, il se nomme Pluto, c’est l’animal de compagnie officiel de Mickey. En 1932, Dingo (Goofy en VO), un autre chien, devient le meilleur ami de Mickey.

A partir de 1932, les courts métrages de Mickey sont diffusés dans les cinémas du monde entier. En 1933, Mickey Mouse Magazine parait aux États-Unis, suivi par Le Journal de Mickey publié en France à partir de 1934. La popularité de la petite souris augmente au même rythme que les produits dérivés. Son caractère évolue en raison de cette mondialisation. Il doit abandonner les rôles avec des mauvaises actions pour ne pas avoir une influence néfaste sur les plus jeunes.

Les personnages secondaires obtiennent tous leurs propres séries à partir de 1938. C’est le début du déclin de Mickey concurrencé par Donald Duck, le célèbre canard fort en gueule, utilisé dans les films de propagande de la Deuxième Guerre mondiale.

En animation, seule la séquence de L’Apprenti sorcier de Fantasia, en 1940, lui donne un rôle principal. Par la suite, Mickey ne fait plus que de brèves apparitions, laissant la vedette à Pluto, Dingo…

Il poursuit sa carrière en bandes dessinées sous la plume de dessinateurs américains et italiens tout en faisant quelques réapparitions à l’écran entre 1946 et 1952.

A partir de 1954, Mickey devient un personnage en chair et en os à la télévision dans des émissions comme The Wonderful World of Disney et The Mickey Mouse Club. C’est aussi la mascotte de Disneyland, le premier parc d’attraction de l’univers Disney, inauguré en 1955.

En 1987, la chaine de magasins Disney Store est lancée, Mickey se décline depuis sous une infinité de produits dérivés.

Pour la petite histoire, on doit le retour de Mickey au cinéma suite à une lutte acharnée entre Warner Bros et Disney pour la place du personnage d’animation le plus populaire. A cette époque, son principal rival est Bugs Bunny. Les deux personnages emblématiques s’affrontent dans Qui veut la peau de Roger Rabbit, un film sorti en 1988. A cette occasion, Warner et Disney signent un contrat stipulant que chacun des deux personnages doit apparaître la même durée et avoir le même temps de parole… à la microseconde près.

Les histoires de Mickey se poursuivent dans des livres et des revues, plus de vingt mille dessinées par une multitude d’animateurs américains, italiens, danois et français. A partir du début des années 90, Mickey fait son retour dans de nouvelles séries télévisées et des jeux vidéos… Une saga qui ne semble pas prête de s’arrêter.