Une sacrée panoplie de persos originaux, inspirés par les Fables de la Fontaine et les contes pour enfants… C’est vraiment ce qui saute aux yeux dans l’univers joyeux de Stom500, qui combine avec brio ses talents de graffeur et d’illustrateur sur les murs de Strasbourg, accompagné de son équipe : les JPP.

Direction l’Est de la France pour rencontrer l’ami des animaux.

Peux-tu te présenter ?

Stom500, je suis illustrateur, artiste peintre et je vis à Strasbourg.

Quand as-tu commencé ?

Vers 2011/2012 il me semble, je ne m’en rappelle pas exactement. Je crois qu’en 2012, je commence réellement à m’intéresser au Graffiti. Pour le reste, je dessine depuis que je sais tenir un crayon.

Où ?

A Strasbourg. Principalement en terrain avec Wise, Jupe… mes potes les JPP. J’avais quelques années de retard à rattraper mais j’ai eu la chance d’être bien accompagné.

Comment ?

Une bombe dans la main droite et une bière belge dans la main gauche. Je trouve ça cool de faire des bons murs entre potes histoire de passer un bon moment ensemble.

Quelles sont tes références ?

Elles viennent essentiellement des cartoons, de dessins assez naïf, des contes pour enfants, et de toutes sortes d’illustrations. Mon univers présente des animaux ou des objets que je mets en situation. J’aime créer des compos, assembler des choses ensemble, pour que chacun puisse se faire sa propre histoire sans que cela devienne narratif. Il y a aussi des références à des expressions ou des fables de La Fontaine. Je travaille aussi beaucoup le mouvement, l’explosion et la dynamique à travers mes illustrations et mes peintures.

Avec qui peins-tu ?

Avec pas mal de monde ! Ces dernières années, j’ai essayé de pas mal voyager pour différents événements en France et en Europe. J’aime rencontrer et échanger avec de nouvelles personnes. C’est aussi drôle de croiser certaines personnes sur des events. Je peins régulièrement avec Missy, Monsta, Difuz, Gamo et tous mes amis des JPP et  des Highlinerz.

Plutôt lettrages ou persos ?

Je suis illustrateur, donc je fais bien plus de persos que de lettrages, mais j’aime bien crayonner des petits lettrages quand j’ai un peu de temps. Le lettrage, c’est vraiment ma récréation et le throwup, les vacances. Clin d’œil à Grems et ses séances magiques de flopopop au festival Colorama. J’aime travailler mes illustrations sur papier puis les faire en fat sur un mur, mais ça reste important pour moi de savoir faire des lettres simples avec un peu de flow, genre flop amélioré.

D’où te viennent les idées pour tes persos ?

D’expressions, d’histoires, de conneries. C’est tellement vaste, ça part souvent de pas grand chose.

Peins-tu exclusivement des murs ?

Je ne dis pas non à un petit extra roulant de temps en temps. Et pour être plus sérieux, j’ai passé plus de temps à peindre des toiles et travailler dans mon atelier ces deux dernières années qu’a peindre des murs. Mais je pense que bien que c’était très dur de peindre des toiles, cela m’a permis de faire avancer et d’affirmer mon style et mon travail de lumière. J’espère peindre beaucoup plus de murs dans les prochains mois.

Plutôt jam ou terrain vierge ?

Je fais plus de jams que de terrains mais je préfère peindre tranquillement dans un terrain, le mieux reste encore une friche. J’aime bien partir avec quelques sprays, ne pas trop savoir ce que je vais faire et improviser sur place. Je ne suis pas fan des fonds,  je n’aime pas trop ça pour être honnête. Du coup, le fait d’avoir un mur qui a déjà une histoire ou un vécu est vraiment royal et on trouve ça plus dans les friches.

Comment procèdes-tu quand tu fais des combos avec d’autres graffeurs ?

En général, on fait une petite réunion préparatoire. On envisage ce qu’on va faire, on dit qu’on va faire une esquisse, un projet ultra fini…. Et au final, c’est devant le mur que tout se passe parce que tout le monde sait que l’organisation se fait sur place, plus qu’en amont. Mais en général ça se passe toujours bien.

Ton avis sur le street art ?

Toujours cette éternelle question… au final pas grand chose à foutre si ce n’est que tant que c’est cool et que ça défonce, ça me plait. Que ce soit du Graffiti du street art ou de la broderie sur jupon, l’essentiel, c’est que tu aimes faire ce que tu fais. Je sais que je suis trop Graffiti pour les street artistes et de plus en plus, trop street artiste pour les graffeurs. Je viens du Graffiti et j’aime peindre, le reste ne sert qu’à faire parler les rageux, ça ne m’intéresse pas vraiment.

En quoi consiste ton travail en atelier ?

Mon travail d’atelier consiste a garder le même style que sur mur. C’était pas gagné d’avance. J’ai travaillé principalement sur des toiles pour mon exposition solo à Paris au Loft du 34. Au début, c’était une réelle douleur. Et puis en avançant, je me suis vraiment pris de passion pour ce médium. Pour peindre certains sujets, il faut parfois trouver le mur adéquat, avec la bonne taille, la bonne hauteur. Le fait de travailler sur toile permet de choisir facilement ce qu’il faut et de faire avancer le projet plus facilement. Mon premier amour restera pour toujours la bombe. Aucune peinture sur toile ne vaudra une peinture sur un mur, mais le fait de travailler en atelier permet d’avoir une liberté beaucoup plus grande.

Et ton travail d’illustrateur ? Y a-t-il lien avec le Graffiti ?

L’un ne va pas sans l’autre. Aujourd’hui, les demandes pour des illustrations sont très ciblées et orientées vers ce que je fais sur mur.

Des projets ?

Peindre, peindre, peindre, peindre…. et peindre.