L’histoire de Fra32 commence en 1994. Quelque part perdu au milieu de la Toscane en Italie, il découvre le graffiti et se met à la peinture.

Quelques années plus tard en 1998, il part vivre quelques temps à Madrid. A la rencontre de Buni, il découvre la scène madrilène : Waine, Buda, Deon, Spok pour ne citer qu’eux, et leurs méthodes peu orthodoxes pour parvenir à leurs fins… C’est le choc, il n’y a plus de Dolce Vita qui tienne ! Peindre des trains et des métros à Madrid est une activité dangereuse, et il faut s’habituer à cette nouvelle donne.

De retour au pays, les choses ont changé et en l’an 2000, les dépôts sont protégés par des gardes, une nouveauté pour l’italie ! Fra32, qui a bien retenu les leçons de Madrid, est de ceux qui ne lâcheront rien. La sécu par-ci par là calme les ardeurs de certains, mais il faut avouer que c’est un peu une blague comparé à la guérilla madrilène, donc les peintures s’égrènent. Fra voyage aussi de plus en plus. Mais surtout, il perfectionne son style : Au milieu des années 2000, sa rencontre avec Rusto le marque. Sous son influence, ses lettres évoluent petit à petit et deviennent plus classiques, tendant vers le new york des origines. Et depuis, c’est l’explosion : on n’arrête plus la machine.

Mais l’homme ne se répand pas sur le net et ses photos sont rares… jusqu’à aujourd’hui, puisqu’il sort un bouquin chez Wholetrain Press. Paris, Rome, New York, Amsterdam et bien sûr du train italien à profusion, tout y est. Que ce soit les panels, les whole cars ou les end to end, on peut dire qu’en 250 pages on en a pris plein les yeux. En France, quelques exemplaires du livre Glorious Attitude: Fra32 sont dispos ici.

J’ai rencontré Fra32 pour la première fois fin 1999, dans un dépôt de trains ou les graffeurs de Toscane avaient l’habitude de se croiser le dimanche midi […]. J’étais un simple débutant, et c’était une machine. Il faisait deux, trois pièces à chaque fois, qu’il pleuve ou pas, et avait déjà son style bien reconnaissable. C’était la fameuse année qui a vu l’arrivée des films plastifiés sur les trains, lorsqu’ils ont commencé à tout nettoyer, et que beaucoup de graffeurs ont disparu. Mais pour lui comme pour moi, c’était le début de la fête : tout était propre, ce qui signifiait tout simplement plus d’espace pour nous, et moins de gens à repasser. Je l’ai invité dans ma ville, et on a commencé à faire des whole cars et whole trains sur les quais de la stations. Le matin, les cheminots devenaient fous.
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