Des métros de New York tout droits sortis des années 80 qui circulent… en France ? Ce n’est pas une faille spatio-temporelle, mais une idée originale réalisée par 1Dex et ses potes sur les frets de la région de Lyon. Ignorant style, persos naïfs et dédicaces aux Kings de l’époque : ils ont pensé à tout.

Rendez-vous est pris avec 1Dex, à l’origine de cet hommage 100% made in France à l’âge d’or du Graffiti.

Qui es-tu ?

J’ai commencé à peindre au milieu des années 90. Au fil du temps, c’est devenu une vraie passion qui m’a poussé à mieux connaître l’histoire du graffiti. Je pratique toutes les disciplines, tags, throwups, lettrages old school, wildstyles, Bboys… tout en essayant de développer mon propre style. Je joue avec l’alphabet. Autodidacte, je suis diplômé de l’école où on apprend à dessiner dans le noir et à faire du bruit en silence.

D’où vient cette idée ?

Je transforme mon premier fret en 2012. A ce moment-là, il y avait beaucoup de gens qui en peignaient, il fallait trouver le bon délire pour sortir du lot. Des wagons de métros new-yorkais dans les dépôts et les gares françaises allaient forcément se faire remarquer.

Comment as-tu procédé ?

J’ai d’abord peint mon modèle préféré, celui avec la bande bleue. Pour que mon délire soit complet, il fallait logiquement faire tous les autres modèles.

J’ai fait le rouge une première fois sur un fret bâché, puis sur tôle.

J’ai réalisé deux fois le modèle chrome sur des wagons de frets en tôle. Certains ont été faits en solo, d’autres en équipe. Pour le bande bleu, on était une douzaine de graffeurs.

Es-tu nostalgique de cette époque ?

Pas du tout, c’est plutôt une source d’inspiration, tout a commencé sur le métro de New York. J’en ai profité pour faire des dédicaces à des artistes qui m’ont marqué : Blade, Tracy, Sonic, Henry Chalfant et Martha Cooper.

Des projets ?

Pour l’instant, je n’en ai pas d’autres en tête, mais je suis toujours heureux de les croiser en circu six ans après. J’espère que d’autres graffeurs prendront le relai. Pourquoi ne pas imaginer un parc de frets français complètement pimpé ?