Du graffiti sur les trains de Taïwan ? Quand ça arrive, les autorités locales, relayées par les médias toujours à l’affût d’une histoire originale, en font vite une affaire d’état, un peu comme à Honk Kong récemment.

Surtout quand en quelques jours et malgré une vidéosurveillance renforcée depuis les frasques d’Utah & Ether, des graffeurs espagnols réussissent à peindre le métro de Taipei et les trains de Kaohsiung, une ville du Sud de l’île… Reconstitution en détails, enquête, témoignages, avec schémas à l’appui !

Bon, on vous le dit tout de suite, rien à voir avec les trois espagnols dans le pétrin en ce moment à New York…

Le matin du 12 Avril à 5​h17, les employés de l’usine de machines Daliao de la MRT située à Kaohsiung ont été choqués de constater que deux wagons étaient recouverts de graffitis. Après avoir appelé la police, les images de la vidéo surveillance ont révélé trois silhouettes floues sautant par dessus un mur. Ils ont ensuite ouvert une fenêtre pour se faufiler à l’intérieur afin de peindre à la bombe les rames stationnées.

La police pense que le trio pourrait être responsable d’attaques similaires sur le métro de Taipei dans le dépôt de Luzhou le 9 Avril, et dans celui de Beitou le 10 Avril. La police a déclaré que les graffitis étaient similaires mais qu’ils ne disposaient d’aucune preuve directe.

Des similitudes plutôt difficiles à établir vu que le trio a eu la bonne idée de barbouiller ses graffs pour éviter toute identification.

En quittant le dépôt de Kaohsiung, ils ont esquivé la vidéosurveillance en marchant pendant quatre kilomètres dans des ruelles sans caméra.

Quand ils ont atteint un parc dans le district de Daoliao, ils ont retiré leurs vestes et changé leurs vêtements, avant de se rendre à l’arrière de l’université Fooyin où ils ont marché autour du campus avant de sortir par la porte d’entrée. Quand ils ont vu le gardien à la porte, ils ont fait semblant de faire quelques exercices et ont pris un taxi. La police a interrogé le chauffeur qui a déclaré que les hommes portaient des casquettes et des masques et ne parlaient pas beaucoup. Il a dit qu’ils utilisaient une application de traduction pour communiquer avec lui et lui ont demandé de les déposer à la gare de Kaohsiung.

Arrivés à la gare, les suspects ont retiré leur masque anti-pollution, ce qui a permis à la police de déterminer qu’il s’agissait d’étrangers.

La police a ensuite contacté les responsables de l’hébergement dans les environs pour localiser leur hôtel. Elle a déclaré que les vandales avaient parfaitement planifié l’action et prévu l’itinéraire de fuite à l’avance.

Il a fallu plus de cent cinquante employés pour redonner aux wagons leur apparence d’origine. À l’avenir, la Kaohsiung Rapid Transit System envisage d’ajouter des clôtures électriques et d’intensifier les patrouilles afin d’éviter que de tels incidents se reproduisent.

Bien que les trois hommes aient quitté Taïwan en direction de Hong Kong le 14 Avril, l’affaire a été transmise au bureau du procureur pour un complément d’enquête. Les autorités diplomatiques ont également été contactées pour obtenir de l’aide. Les suspects identifiés sont désormais interdits de territoire…

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