All Cops Are Bastards ? All Colors Are Beautiful ? All Cats Are… Bref, vous avez compris le principe, mais d’où vient cet acronyme utilisé aussi bien dans les tribunes des stades ou durant les manifs que dans le graffiti ? Une chose est sûre, c’est LE crew le plus balaise du monde.

On remonte aux origines de ce  slogan pour le moins fédérateur. C’est le A.C.A.B. pour les Nuls, et c’est tout de suite.

C’est un journaliste de Newcastle qui, après un reportage d’une nuit en prison dans les années 1970, aurait le premier rapporté la présence du sigle A.C.A.B. sur les murs de l’établissement. D’une certaine manière, c’est une version british du célèbre Mort aux Vaches ! des anarchistes français.
– Franck Berteau, Le dictionnaire des supporters : côté tribunes, 2013

En 1982, le slogan est popularisé par The 4-Skins, un groupe punk anglais, dans leur morceau sobrement intitulé A.C.A.B. :

Hanging around with my mates one night
We got in a little fight
Geezer come with a knife in his fist
I got cut along with the wrist said

A.C.A.B., A.C.A.B., A.C.A.B.
All cops are bastards

Durant les mouvements sociaux qui agitent l’Angleterre au début des années 80, les mineurs en grève reprennent le slogan anti-flics, suivis par les supporters de foot de la mouvance Ultras qui le popularisent dans les stades sous la forme de banderoles, d’écharpes, de T-shirts et de tatouages.

Le slogan se répand aussi dans différentes manifs partout dans le monde, surtout après les émeutes anti-G8 qui éclatent en 2001 à Gênes, en Italie. Bilan de la répression policière : six cents manifestants blessés et un mort, Carlo Giuliani.

Le mouvement est lancé. Dans tous les mouvements sociaux exposés à la répression policière, la formule se propage comme une trainée de poudre… rapidement reprise par des graffeurs anonymes sur trains ou sur murs.

Petite variante issue de l’univers des Ultras pour éviter les poursuites judiciaires pour outrage, A.C.A.B. est régulièrement remplacé par 1.3.1.2. en référence à la position des lettres A, C, A, B dans l’alphabet.

Un peu plus léger, on finit sur quelques variantes du célèbre acronyme :